Grand corps malade…

David Schoenbaum, né en 1935 à Milwaukee, est un historien américain formé à l’université du Wisconsin à Madison et à l’université d’Oxford. C’est un spécialiste de l’histoire politique, militaire et sociale de l’Allemagne contemporaine et d’histoire des relations internationales. Il a été professeur à l’université de l’Iowa.

Il est principalement connu pour son ouvrage Hitler’s Social Revolution: Class and Status in Nazi Germany, 1933-1939, paru chez Doubleday and Company à Garden City (Kansas) en 1966, dans lequel il insiste sur la dimension modernisatrice et révolutionnaire du nazisme et qui a alimenté la réflexion sur les intentions, les effets et la portée de la politique sociale du régime nazi.

Traduit en français par Serge Volkoff, l’ouvrage est sorti en 2000 chez Gallimard sous le titre La Révolution brune – La société allemande sous le IIIe Reich (1933-1939), et les Éditions Les Belles Lettres à Paris l’accueillent ce mois-ci, dans une traduction nouvelle de Jeanne Etoré, au sein de la célèbre collection « Le goût de l’histoire » dirigée par Jean-Claude Zylberstein.

Dans son ouvrage, David Schoenbaum fait passer l’étude du nazisme au stade scientifique et à la froide objectivité de données sociologiques et quantitatives.

Selon lui, « 1933, date de l’accession de Hitler au pouvoir, plus que 1918, date de la déposition de Guillaume II, marque le début réel d’un processus de « modernisation » de l’Allemagne traditionnelle.

Arrivé au pouvoir avec une idéologie prônant le retour à la terre et à la petite entreprise, plus généralement à une image mythique de l’Allemagne médiévale, féodale ou barbare, le régime nazi accéléra dans la pratique le processus de transformation du pays en une société industrielle moderne, n’empêchant finalement ni l’exode rural, ni la liquidation de la petite entreprise, ni le travail féminin, « démocratisant », mieux que ne l’avait fait la République, l’armée et les administrations, en noyant les élites aristocratiques et bureaucratiques traditionnelles sous un flot d’arrivisme petit-bourgeois.

En 1945, terme du processus, année zéro d’une nouvelle Allemagne, la vieille Prusse a cessé d’exister.

Paradoxalement, le nazisme a créé les conditions d’exercice du régime démocratique stable qu’est la République fédérale ».

Un fameux paradoxe !

PÉTRONE

La Révolution brune – La société allemande sous le IIIe Reich par David Schoenbaum, avertissement d’Emmanuel Todd, traduction de l’américain par Jeanne Etoré, Paris, Éditions Les Belles lettres, collection « Le goût de l’histoire  » dirigée par Jean-Claude Zylberstein, janvier 2021 [édition princeps juin 2016], 565 pp. en noir et blanc au format 12,5 x 19 cm sous couverture brochée en couleurs, 15 €

TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos

Remerciements

Avertissement

Introduction

1. Les promesses sociales du IIIe Reich

2. L’idéologie sociale du IIIe Reich

3. La classe ouvrière

4. Le capital

5. Les paysans

6. Les femmes

7. L’État

8. La promotion sociale

9. Le IIIe Reich et la société

Appendices

Bibliographie

Index

Date de publication
samedi 30 janvier 2021
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